J’ai demandé à mon voisin comment il allait. Il m’a répondu « comme une rentrée » d’un air dépité.
C’est la rentrée. Le travail, les habitudes, les personnes rencontrées, les tracas quelques fois… tout recommence.
Il arrive que recommencer ne soit rien d’autre qu’un amoncellement de charges dont on ne voit pas toujours la finalité. Toujours courir, toujours faire plus. Mais où arrive-t-on ? Quand arrive-t-on ?
Les blasés s’en accommodent. Les idéalistes s’épuisent.
Le temps de l’entreprise, de la société, de l’humanité n’est pas celui des individus que nous sommes et une vie passe sans qu’on l’ait vécue.
J’ai découvert que beaucoup de femmes et d’hommes avaient choisi de faire du recommencement une force en soi, un pied de nez à l’échec, une construction de soi quels que soient les agendas qui nous entourent.
J’aimerais vous conter une version de l’histoire de Sisyphe. Condamné à perpétuité à rouler une pierre jusqu’au sommet d’une montagne, celle-ci n’atteint jamais le sommet et dégringole. Les premières fois, Sisyphe a enragé, s’est découragé, désespéré, mais il a continué car telle était sa peine. A force de recommencer il n’a plus considéré l’atteinte du sommet comme son objectif. L’important n’était plus de rêver un avenir hypothétique. C’était de vivre l’instant présent et de s’en nourrir. Il ne travaillait pas pour devenir, il devenait en travaillant. Alors Sisyphe a commencé à être heureux, le demi-dieu le plus heureux du monde.
A tous ceux qui recommencent, construisez une nouvelle version de vous plus forte, plus noble et certainement plus heureuse !