Source de la photo : http://www.maisons-de-retraite.fr/
Pour les acteurs de l’entreprise, qu’ils soient salariés ou bénévoles, le bien-être au travail devient une question cruciale.
De manière négative, le mal-être au travail a un coût humain et financier énorme. 1% d’absentéisme coût 1% de la masse salariale[1]. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 81,2% des maladies professionnelles indemnisées[2]. Leur croissance est de 17% par an depuis 10 ans[3]. Le coût moyen d’un TMS de l’épaule est de 17000 euros pour l’entreprise sans compter un arrêt de 220 jours[4].
De manière positive, des salariés qui se sentent bien au travail ont un impact humain et financier tout aussi important. Selon Vincent Berthelot[5], « une étude britannique[6] a démontré que les 25% d’entreprises ayant les plus importants budgets consacrés à la santé de ses salariés ont vu une progression de 8% de leurs employés en bonne forme et surtout une réduction de 16% des pertes de productivité. Ces gains sont liés à la diminution de l’absentéisme et du présentéisme, ainsi qu’à l’augmentation de la motivation à travailler dans une entreprise soucieuse du bien-être de ses salariés. Le programme va de la communication sur les bonnes habitudes d’hygiène de vie aux différents services à la personne ; certaines entreprises, avec une approche holistique, proposent même des séances de taïchi, yoga, méditation et massage. Mais le « être bien » au travail touche aussi à la santé du travail lui-même, fondée sur le triptyque confiance-autonomie-responsabilité ».
La pyramide de Minztberg (issue de la célèbre pyramide de Maslow) identifie :
- Les facteurs « d’hygiène » : besoins physiologiques et sécurité ; s’ils ne sont pas satisfaits, le salarié ne peut se projeter vers un réel engagement pour l’entité dans laquelle il œuvre.
- Les facteurs de réalisation personnelle : appartenance et reconnaissance sociale, accomplissement personnel. L’idéal est que le salarié trouve à les réaliser notamment au sein de l’entité dans laquelle il œuvre.
Comment mesurer ces différentes conditions de travail ?
Jean-Michel Queguiner[7], l’un des pionniers du mouvement des entreprises libérées, a construit avec ses équipes l’outil CRISTAL. Le voici ci-dessous. Mon vœu est qu’il inspire et puisse être adapté par celles et ceux qui souhaitent mesurer si leurs salariés estiment travailler dans « de bonnes conditions ». Je le cite :
« Bernard Colignon a trouvé le terme de CRISTAL, c’est :
- Convivial, être Heureux de venir travailler.
- Rigueur absolue, comme la justice des enfants dans la cour de récréation, chacun doit connaître et respecter les règles du jeu.
- Implication de chacun là où il est.
- Simplifier : mettez des bacs moins 5, ils vous simplifient tout. Les Bac + 5, si tu veux un chiffre, ils te sortent un tableau. On préfère lier les chiffres à des symboles ;
- Tout le monde se rassemble sur l’émotion plutôt que sur une valeur chiffrée.
- Nous sommes dans l’Amélioration permanente.
- Nous nous inscrivons dans la longévité si vous pensez que l’Entreprise est une personne. Le groupe se réunit autour de l’évaluation faite par 2 membres. Et puis on prend 2 axes, pas plus. « Retrouver de l’énergie, créer de l’émotion, remettre du jus dans la machine ». On fait des post it problèmes : Pourquoi ce n’est pas convivial ? Parce qu’il n’y a pas d’émotion? Qui a posé le problème ? Gilles. Bon Gilles va voir Hélène qui est chargée cette semaine de créer une belle émotion. Pas compliqué à mettre en œuvre ».
[1] Selon l’Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques (IFRAP) – Données 2006
[2] Source : CNAMTS
[3] Source : AMELI.fr
[4] Source : ANACT
[5] http://www.rhinfo.com/thematiques/strategie-rh/projet-dentreprise/productivite-et-bien-etre
[6] http://www.hrmagazine.co.uk/article-details/british-companies-losing-23-5-days-of-productive-time-per-employee-each-year-because-of-staff-sickness#comment-22209
[7] http://dialogique.fr/uploads/comptes-rendus-conferences/queguiner.pdf
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